Nathanaël Petitjean, artiste concepteur et touche-à-tout, a supervisé le chantier. photos g. bonnaud

La cabane dans l'arbre est terminée, son vernissage a eu lieu le 27 janvier dernier. La presse en parle, voici l'article paru dans le sud-ouest le 1er février dernier :

Qui n'a jamais pensé à vivre comme le « baron perché » d'Italo Calvino, dans un arbre, loin de la foule et proche de ses pensées ? La MJC Berlioz a réalisé ce rêve en créant, à huit mètres de hauteur, un petit cocon d'amour accessible par un escalier en forme de cœur, avec son canapé-lit, sa bibliothèque et ses toilettes salle de bain posés sur la branche sur la plate-forme supérieure. Un nid rythmé par le battement du cœur de l'arbre, la musique des oiseaux et le souffle du vent dans les feuilles.

Il aura fallu un an de gestation avant d'accoucher de plans puis un an et trois mois de chantier. Pas un clou ni une vis n'ont abîmé la chair du végétal. L'habitat est suspendu par des cordages et totalement imbriqué dans l'arbre de sorte que la maison et la nature ne font qu'un. « J'avais envie d'attirer le regard des gens vers la nature », a avoué le créateur.

Pour concevoir et superviser ce projet, la MJC a demandé à l'artiste Nathanaël Petitjean de devenir maître d'œuvre. Jeudi dernier, lors de l'inauguration, il a été abondamment remercié et félicité. « Ce n'est pas ma cabane, c'est la cabane du quartier. Tout est à inventer à partir de là. C'est un outil pour rêver, chanter, écrire des poèmes ou les lire, faire l'amour. On peut aussi aller s'y engueuler », a souri l'artiste, tout en soulignant la magie opérée par cette œuvre. « Des compagnons, des grimpeurs, des élagueurs, des plombiers, des électriciens, des architectes, un bureau d'étude… tout le monde a donné un coup de main. » Des jeunes du quartier se sont impliqués par le biais des ateliers jeunes pour réaliser la rambarde. André Arribe, conseiller général, a également rappelé que trois personnes titulaires du RSA ont obtenu leur stage de certification charpentier et menuisier.

Il est vrai que la réputation de la MJC et l'objectif même du chantier ont séduit. La conseillère régionale d'Aquitaine, Catherine Veyssy, chargée de la formation professionnelle, qui avait fait le déplacement jusqu'à Pau, n'en est pas revenue. « Vous avez réussi à créer du lien social. Avec vous tout est possible. Longue vie à votre arbre. L'idée va essaimer dans les quartiers », a-t-elle conclu.

Question sécurité

Le président de la MJC, Bernard Lamblin, a précisé que le premier souci fut la sécurité pendant et après le chantier et ce bien avant que survienne le drame aux espaces verts de Pau (1).

Le platane qui mesure près de 30 mètres de haut a été expertisé avant d'être mis à contribution. Les calculs de charge et d'équilibre ont été faits par un bureau d'étude pour supporter au maximum 17 personnes à la fois soit une masse totale de cinq tonnes. La cohabitation maison / arbre est devenue une pratique d'architecture connue. Elle bénéficie d'ailleurs d'un énorme attrait.

Son occupation sera directement gérée par la MJC. En aucun cas, Daniel Hebting, directeur de la MJC, veut en faire une chambre d'hôte payante. « Cette cabane est un phare de la coulée verte. Il ne nous manque plus que le terrain Cazauban pour faire le lien. On pourrait ensuite imaginer une éolienne avec l'eau du Laü. Donner du sens et faire des jardins de l'utile et de l'agréable. »

(1) Un agent municipal, Jacques Gardère, a été tué suite à la chute d'un marronnier.